• Une porte et poterne avec herse et pont-levis s'abattant sur le fossé donnaient accès dans la seconde enceinte ou château proprement dit dont deux tours protégeaient l'entrée. Trois autres tours flanquent les angles sud et nord des courtines et le centre de la courtine nord. A l'angle de celle-ci, le rempart décrit une rentrée ou demi-cercle dans laquelle s'élève une forte tour ronde surmontée d'une tourelle et ne tenant au corps de la place que par deux pans de mur. On entrait dans cette tour par une fenêtre du deuxième étage, d'où s'abattait un pont-levis joignant le parapet de la muraille opposée ; elle avait primitivement servi de donjon. La deuxième cour renfermait sur trois de ses côtés l'habitation seigneuriale et plusieurs autres bâtiments. A gauche, la grande salle ou salle d'honneur dominant la rivière et précédée de la salle des gardes ; à droite, et en partie dans l'épaisseur de la muraille, se trouvait la chapelle. Au-dessous de la grande salle sont d'énormes caves voûtées destinées aux approvisionnements ; elles servaient aussi de refuge aux vassaux qui venaient y mettre en sûreté leurs familles, leurs grains et leurs bestiaux. Des escaliers, pratiqués dans l'épaisseur des murs, faisaient communiquer entre eux les divers étages des tours, et des souterrains et des cachots voûtés en arête, avec culs-de-lampe à la retombée des voûtes, complétaient l'ensemble de ces diverses constructions. 

    La troisième cour ou enceinte a la forme d'un triangle. Le donjon se trouve au sommet, à la pointe du promontoire qui domine la vallée. C'est une énorme tour à quatre étages dont les murs ont une épaisseur à la base de 3m60 et de 3m25 aux étages supérieurs. Il fait face à la courtine qui relie les deux tours angulaires du grand côté et formait avec elles une véritable forteresse indépendante du reste du château. L'étage inférieur n'a pas d'ouverture ; une porte cintrée percée à la hauteur du deuxième étage donnait seule accès au donjon. De cette porte, un pont-levis s'abattait sur un pilier en maçonnerie, qui a encore 5 mètres de hauteur, situé au milieu de la cour ; un second pont s'abattait de la galerie de la courtine sur ce même pilier, de telle sorte que si le reste du château était pris, la garnison pouvait encore se réfugier dans le donjon et y soutenir un nouveau siége, ou gagner la campagne par les souterrains. Au sommet on voit encore les consoles des machicoulis.

      

    Telle est, dans son ensemble, cette forteresse grandiose dont la fondation se perd dans les origines de l'histoire de Bretagne. Quant à la date des constructions actuelles, celles de la première enceinte remontent au XVIème siècle ; le donjon, les tours, les murs de la deuxième enceinte portent la marque du XVème siècle, époque de sa reconstruction, comme nous le verrons plus tard. Dans ces parties, toutefois, un œil exercé pourrait reconnaître des portions plus anciennes encore, restes, probablement, de la construction primitive, dont le nom de Tronquédec, et par contraction Tonquédec parait dériver du celte-breton traon, vallée, etquedec ou guédec, gué, garde, tiré de sa position même.

    Deuxième enceinte

    Le Pont-Levis de la tour d'Acigné

     

    Deuxième enceinte

    Porte charretière

    Deuxième enceinte

    Coté Chapelle


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    Maquette des vestiges


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